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Kardinalak eta ziminoak

Markos Zapiain 2008/12/29 17:53

Euskal literaturak ez du oso maiz erabili Henri de Régnier-en “La Double maîtresse”eleberriko gai nagusia. Lamparelli kardinala du protagonista. Etsita dabil, ez baitute Aita Saindu aukeratu. Zimino talde baten aurka mendeku hartuko du. Aurretik kardinalez mozorroarazi eta konklabean kokatu ditu, bere jauregiko terrazan.

 

Lamparelli kardinalaren ziminoak, askotarikoak izanagatik ere, tamainaz zein nortasunaz den bezainbatean, guztiak daude berdin jantzirik, soineko eskarlataz. Ipurdi aldeko irekidura batek begi-bistan jartzen ditu kulero dotoreak.

 

Lantzean behin, mehatxu egiten die Lamparellik, garrasika exijitzen die damu daitezen, bere aldeko botoa ez emateagatik.

 

Baina berehala Lamparelli ito egiten da irriz zimino/kardenalei begira, bereziki Aita Saindu izango denari, ile urdinak seinalatua eta sagaratua. Aita Saindu farfailtsuaz gain,  ziminoen arteko liskar zalapartariek piztuko dituzte Lamparelliren barre-algarak.

 

Clément Rosset-en iritziz, ziminoen liskarrok badute giza kardinalen ika-miken nolabaiteko antza.

 

Honelaxe deskribatzen du Régnierrek zimino kardinalen borroka: “Kaka-nahastea itzela zen. Zapuzturik eta amorraturik, atzaparka eta haginka erasotzen zioten elkarri, jauzika, putinka eta zalapartaka. Gauzak txarto zihoazen. Arrakalatuta zeuzkaten soineko gorriminak, eta piltzarrek, beso haserretuen gainetik, airea astintzen zuten. Jantzi zulatuetatik azal iletsuak ageri ziren.”  

 



Eli
Eli dio:
2008/12/31 11:26

Hemen dago Henri de Régnier-en “La Double maîtresse” eleberriaren testu osoa.

http://www.archive.org/stream/ladoublematres00rguoft/ladouble

Tximinoen inguruko atala hemen itsatsiko dut:

Les singes du cardinal Lamparelli, de tailles et d'espèces différentes, étaient tous uniformément vêtus de rouge. Ils portaient des robes écarlates qui s'entr'ouvraient sur des petites culottes fort bien faites, serrées à mi-jambes. Quelques-uns éraient coiffés de barrettes pourpres. D'autres, nu-tête, avaient, pendus à plat dans le dos et retenus autour du cou par une cordelière, des chapeaux cramoisis.

Tout ce petit monde ambigu, grotesque et mélancolique, montrait des visages hargneux ou mornes, presque humains en leur caricature à peine animale. Il y en avait de pygmées,

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LA DOUBLE MAITRESSE

empêtrés dans leurs robes, avec des faces poilues à joues bleuâtres. Certains semblaient extrêmement vieux. Des besicles naturelles, £iites de poils noirs, cerclaient leurs yeux enfoncés sous le surplomb de fronts bombés. Plusieurs offraient, au milieu d'une face plate, des nez camards aux narines dilatées et roses. Quelques-uns gonflaient leurs bajoues flasques. Ceux-ci, tonsurés en rond comme des frères mendiants, ceux-là chevelus, avec des barbes biscornues ou entièrement glabres. Tous avaient l'air oisifs, ennuyés et malfaisants, les yeux vitreux ou pétillants, les regards sournois ou hardis. Un, aveugle, écarquillait deux taies blanches.

Plusieurs, accroupis en rond, au centre de la vaste cage, s'observaient avec une gravité narquoise, tandis que deux d'entre eux se triaient, tour à tour, leur vermine en la faisant craquer sous l'ongle avant de se l'offrir réciproquement, avec cérémonie et délicatesse, pour régal.

Tout à coup, il y en eut un qui se leva, marcha debout comme un homme, puis entravé dans sa robe, retomba à quatre pattes, poussa un cri aigu et se dirigea vers un de ses compagnons assis juste devant le grillage où il cramponnait ses deux petites mains crispées et décrépites.

Ce personnage était un assez grand singe à face sénile, pleurarde et fourbe. Il grelottait et parfois toussait d'une toux rauque. Il était, par contraste, tout habillé de blanc, une soutane aux épaules, une calotte blanche sur la tête, et, pendues à sa ceinture, deux grosses clefs d'or qui, au moindre mouvement, tintaient l'une contre l'autre. Il semblait malade et engourdi, et ses yeux seuls bougeaient continuellement en sa figure immobile.

  1. de Galandot regardait avec surprise cette simiesque assemblée. C'était ce que le cardinal LamparelU appelait son conclave. Le baroque vieillard, déçu en ses ambitions papales, la cervelle dérangée par l'âge et la haine, avait inventé ce jeu impie et, chaque jour, venait contempler durant de longues heures sa ménagerie sacrilège. Taciturne et béat le reste du temps, là seulement il trouvait quelque plaisir en compagnie de ses singes travestis. Il riait, s'amusait, les appelait par leurs noms ou plutôt par ceux de ses confrères du Sacré-Collège qu'il leur donnait. Plusieurs des cardinaux qu'il injuriait

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GALANDOT LE ROMAIN

ainsi n'existaient plus, de sorte que ces bêtes représentaient des morts. Quant au singe vêtu de blanc, il le détestait. On avait ordre de le mal nourrir pour qu'il mourût, car ces trépas mettaient en joie Lamparelli. Mais quand il s'agissait de remplacer le défunt et de lui choisir un successeur, cela n'allait pas sans colères et sans rages et, quand il voyait le nouvel élu paraître à son tour, habillé en pape, il en ressentait un véritable transport de fureur jalouse qui le faisait trépigner de ses pieds goutteux et baver plus abon- damment.

Nicolas, sur un signe du laquais, avait déposé la caisse devant le cardinal.

L'un des nombreux métiers d'Angiolino consistait à fournir la ménagerie de Son Eminence et c'étaient deux nouveaux pensionnaires qu'il envo^'ait M. de Galandot lui porter aujourd'hui.

Le premier était d'espèce minime et comme tout vêtu d'une sorte de bure poilue. Il avait un petit visage guilleret et fripé, l'air mendiant et fin; le second, de plus grande taille, apparaissait vraiment monstrueux. Sa panse obèse et son dos gibbeux posaient sur des jambes cagneuses. Sa poi- trine molle bombait. Presque sans cou, engoncé et difforme, il montrait un masque brutal et finaud, au mufle proé- minent, aux mâchoires furieuses, aux babines gonflées, puis, brusquement, il se retourna et fit voir à ses fesses deux ronds de chair crue, à vif et qui semblaient saigner.

A la vue des laides et puantes bêtes, le cardinal Lamparelh ne put se tenir de rire. Sa figure jauucâtre s'épanouit; il poussait des hoquets, il faisait signe qu'il voulait parler. Il regardait en battant des mains le grand laquais à la serviette, puis d'une petite voix entrecoupée et zczeyante il finit par dire :

— « Ah ! Giorgio, ce diable d'AngioHno, il n'y a que lui, il n'y a que lui ! »

Une nouvelle poussée de rire l'interrompit, puis il reprit enfin, assez distinctement et plus clairement qu'on eût pu en attendre du début :

— « Ah ! cet Angiohno, où a-t-il mis la main sur une pareille merveille ? »

Il s'arrêta encore, toussa. Il se fit sur sa figure comme une

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LA DOUBLE MAITRESSE

éclaircie. Maintenant, il ravalait sa salive au lieu de la laisser couler, et ses yeux exprimaient une malice singulière. C'était une de ces échappées intermittentes qui parfois lui rendaient un espace de demi-raison et d'où il retombait ensuite, et promptement, en sa décrépitude habituelle. Il continua.

— « C'est déjà Angiolino qui m'a procuré Palizzio, pense donc, un singe pour représenter ce Palizzio maudit qui vota pour Onorelli ; un singe assez laid pour représenter Palizzio^ cet imbécile de Palizzio ! Tiens, regarde-le ! le vois-tu qui se querelle avec Francavilla ? »

Palizzio était un assez vilain macaque, crasseux etordurier en sa robe rouge. Il se tenait en face de Francavilla, les mains mauvaises et grinçant des dents. Francavilla, lui, était une sorte de babouin, piteux et couard. Sa longue queue dépassait sa robe. Soudain, Palizzio se précipita sur cette queue. Les deux bêtes roulèrent l'une sur l'autre avec des cris de rage, en une bousculade furieuse. Palizzio se dégagea assez vite et, tandis que Francavilla s'enfuyait en geignant, il resta maître du terrain, assis sur son derrière, en sa laideur encore batailleuse, mais satisfaite.

Francavilla fit deux fois le tour de la cage, l'air outragé, puis, tout à coup, il avisa le singe blanc qui toussotait triste- ment, vint à lui, le pinça, et attendit. L'impotent regarda autour de lui, comme pour implorer le secours de ses ouailles, puis il se résigna, toussa encore et se mit à grimper aux bar- reaux de la grille. Il montait péniblement, se haussant et retombant, s'efforçant de nouveau et s'arrêtant essoufflé et endolori. Sa robe relevée montrait le poil rare de ses cuisses maigres. Il n'avait pas de culottes. Les deux clefs d'or tin- tèrent faiblement,

Lamparelli eut un nouvel accès de rire.

— « Tu le vois, tu l'as vu ! criait-il en tirant le grand laquais par la manche. Dis, réponds! Est-ce qu'il ne ressem- ble pas à Onorelli ! Là, regarde, quand il se gratte... Il est malade, très malade. Il va mourir. Ah! Ah! Ah!... »

Il resta un moment silencieux. La salive coula du coin de sa bouche, puis, sa lèvre essuyée, il se tourna vers M. de Galandot, debout auprès de sa caisse dont il avait soigneu- sement plié en quatre la serge verte.

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GALANDOT LE ROMAIN

— « Il va falloir maintenant habiller ces gaillards-là... Tu feras venir Cozzoli pour les mesures, tu sais, Cozzoli, celui qui habite rue del Babuino... Tu iras bien me chercher Coz- zoli... Tu diras aussi à Angiolino que tout va bien, continua- t-il en baissant la voix et d'un ton confidentiel; le blanc va mourir et ils me nommeront ; ils ne pourront pas faire autre- ment que de me nommer. Ce n'est pas comme l'autre fois, tu sais, quand ils ontélu Onorelli. Non, non... Regarde-les, je les tiens tous en cage; ils y sont tous, de Palizzio à Fran- cavilla, tous, tous, et ce niais de Tartaglia, et ce fou de Bar- bivoglio, et Botta, et Benariva, et le Ponte-Santo, et les deux Terbano, le gros et le petit, et Orolio, le punais, et les autres, et les Français, et les trois d'Espagne, et le Polonais, et je n'ai pas oublié Tartelli le jésuite; non, tous, tous, et il faudra bien qu'ils me nomment quand ils seront las d'être ici et qu'ils auront assez de manger des noisettes creuses et des amandes rances et de se gratter la fesse. Tu peux lui dire que je les tiens, à Angiolino. »

Il s'arrêta un instant et demeura bouche béante sans pou- voir trouver la suite de son discours.

— « Et ce bon Angiolino, que devient-il, demanda-t-il tout à coup, cet Angiolino de mon cœur? Voyons, le sers- tu bien Pau moins es-tu un fidèle serviteur, toujours là quand il t'appelle ? Tu ne le laisses pas seul au moins ? Entends-tu ? Giorgio ? Il n'est pas comme toi qui m'as laissé tomber sur le nez. »

Et LampareUi se mit à pleurer tout doucement. Le grand laquais haussa les épaules, se toucha le front et, poussant du coude M. de Galandot, fit, par derrière, un pied de nez au cardinal qui bégayait tout bas en pleurnichant:

— « Toi, tu es. ..tu es. ..un. ..bon. ..servi. ,.teur... » Mais la voix du vieillard fut tout à coup couverte par une

clameur aigre et furieuse.

La dispute du macaque Palizzio et du babouin Francavilla recommençait de plus belle, et tous les singes maintenant, excités par cet exemple, prenaient part à la lutte. La mêlée était générale. Hargneux, provocants et acharnés, ils s'atta- quaient de la griffe et de la dent avec des gambades, des sauts et des contorsions. Le cardinal, à cette vue, se démenait

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LA DOUBLE MAITRESSE

dans son fauteuil doré. Sa figure jaune grimaçait, et il agitait ses mains frénétiques, qui ressemblaient à des feuilles mortes dans le vent.

Les choses allaient tout à fait mal. Les robes rouges se déchiraient par lambeaux qui battaient l'air au bout de bras furieux. Par les trous apparaissaient des nudités velues. Il y avait des poussées et des assauts. Parfois deux groupes se heurtaient et n'en formaient plus qu'un où se confondaient les adversaires en un combat indistinct. Cela dura ainsi pendant quelques minutes, puis, sans raison, le calme revint et les conibattants de tout à l'heure se retrouvèrent subite- ment assis sur leur séant. Palizzio, grommelant encore, pre- nait fraternellement ses puces à Francavilla qui contemplait le bout de sa queue mordue et saignante et, seul, se retenant d'un bras aux barreaux de la grille, le singe blanc à face pape- larde, de l'autre main, troussait sa robe et, de là-haut, d'un jet fin, puis goutte à goutte, pissait de peur sur le sable.

Le cardinal était retombé hébété au fond de son fauteuil en même temps qu'entre les pins quatre porteurs approchaient avec une chaise. Lorsque le vieillard y fut monté, les marauds reprirent les bâtons et, comme M. de Galandot s'avançait à la portière pour saluer, il reçut juste dans son chapeau tendu un écu d'or et, stupéfait, il fût resté sans doute à l'y contem- pler, tant sa surprise le rendait stupide, si le grand laquais à la serviette n'eût, d'un geste familier, fait sauter le chapeau et l'écu et mis l'un sur sa tète, et l'autre dans la main de M. de Galandot, tandis qu'avec une bourrade amicale il le pous- sait dans l'allée où avait déjà disparu la chaise rouge du car- dinal aux singes.

  1. de Galandot se mit à marcher droit devant lui sans se retourner, les bras ballants, les épaules courbées. Le jardin était désert et silencieux. Les bassins luisaient doucement de leurs eaux miroitantes comme des pièces de métal fluide sculptées en leur transparence à l'effigie mouvante des nuées. Il arriva ainsi à l'escalier de la terrasse. Il avait peine à monter les marches, de ses jambes lourdes, comme si l'or qu'il tenait en la paume de sa main eût coulé en tous ses membres et y eût insinué son poids servile. Essoufflé, il s'arrêta. Les cris des singes et la voix zézeyante du cardinal
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GALANDOT LE ROMAIX

lui résonnaient encore aux oreilles. Il revoyait l'écu d'or tomber dans son chapeau tendu et ressentait encore la bour- rade du grand laquais. Il éprouvait une sorte de honte con- fuse et humble et il lui semblait que quelqu'un le regardait. Il leva les yeux.

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Markos Zapiain

1963an jaio nintzen. Markos Zapiain naiz ia beti. Baina ez zidaten soldaduzka egiten utzi, nortasun bikoitza dela eta. Batzutan Pelipe pizten da ene baitan. Pozik ibiltzen da oro har Pelipe. Baina haserretzen denean, kontuz.